Outre les risques d’incendie qu’il génère et les troubles de voisinage causés par les odeurs et la fumée, le brûlage des déchets verts ménagers contribue significativement à la dégradation de la qualité de l’air et nuit à l’environnement et à la santé.
A titre indicatif et au niveau des rejets polluants, 50 kg de déchets verts brulés équivaut à 13 000 km parcourus avec un véhicule diesel récent (Source ATMO AuRA– 2016).
En effet, le brûlage des déchets verts est une combustion peu performante. Enflammer des végétaux, surtout s’ils sont humides, dégage des substances toxiques pour les êtres humains et l’environnement, telles que des particules (PM), des oxydes d’azote (NOx) des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), du monoxyde de carbone (CO), des composés organiques volatils (COV), ou encore des dioxines.
Cela s’ajoute à la pollution atmosphérique déjà importante. La toxicité des émissions est encore augmentée lorsque ces déchets verts sont brûlés avec d’autres déchets du jardin (plastiques, bois traités).
La loi N°2020-105 du 10 février 2020 (relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire) a modifié le code de l’environnement. Il est désormais interdit de brûler des biodéchets (dont font partie les déchets verts) à l’air libre et dans les incinérateurs. Les incinérateurs de jardin sont aussi interdits en France (vente et utilisation) depuis février 2020. Et ils ne peuvent plus être mis gratuitement à disposition des jardiniers.
En cas de non-respect de la circulaire, une contravention de 450 € peut être appliquée (article 131-13 du nouveau Code pénal).
Des alternatives simples au brûlage existent pour transformer ses déchets verts en ressources.
A travers des pratiques de jardinage naturel (culture d’espèces à croissance lente, tonte mulching, paillage, compostage…), il est possible de réduire et de valoriser ses déchets verts au sein même des jardins. Résidus de tontes, feuilles et branches ne sont alors plus des déchets à éliminer mais des ressources locales précieuses pour une gestion plus durable de nos espaces de vie.
Enfin, si vous n’avez pas la possibilité de réutiliser vos déchets verts dans votre jardin, déposez-les en déchetterie afin qu’ils puissent être valorisés en compost. Le niveau de particules qui pourraient être générées par le brûlage de végétaux est bien supérieur à celui du trajet. Les 15 déchetteries implantées sur le territoire du SICTOM Sud-Allier accueillent les déchets verts des usagers qui seront valorisés en compost, lui-même distribué gratuitement aux particuliers dans ces mêmes déchetteries.
La haie sèche pour utiliser toutes les branches de taille directement dans son jardin et contribuer à la préservation de la biodiversité locale. Elle peut servir à délimiter des zones sur votre terrain ou à créer des carrés potagers.
Le broyage peut être effectué avec une tondeuse pour les branchages de diamètres inférieurs à 1cm ou avec un broyeur électrique ou thermique pour les diamètres supérieurs. Pensez à mutualiser la location ou l’achat d’un broyeur avec votre entourage ! Cette étape intermédiaire au paillage et au compostage, permet de réduire le volume des branchages de 60 à 70%.
Le paillage consiste à ne pas laisser le sol nu en créant un couvert végétal de surface, comme dans les sous-bois.
Il limite la pousse des herbes indésirables, maintient l’humidité du sol, tempère son échauffement en été et le protège du gel en hiver, protège les sols argileux, constitue un refuge pour la faune, apporte de la matière organique.
Depuis avril 2022, le SICTOM Sud Allier a proposé aux communes qui le souhaitent, le prêt d’un broyeur de végétaux sur prise de force pour les tracteurs de plus de 60 chevaux et, dans un deuxième temps, la mise à disposition d’un broyeur thermique pour les communes ne possédant pas ce type de tracteur.
Cette mise à disposition gracieuse permet d’accompagner les collectivités dans une démarche de réduction des déchets et de maîtrise des coûts.